dimanche 24 mars 2013

Demi-Verte sans numéro - La Reine des Robots



La Reine des Robots
(suivi de MLF Intersidéral )


Pour commencer, la couverture est un recyclage de l'affiche italienne de La Planète des Tempêtes , film soviétique de science-fiction réalisé par Pavel Klouchantsev en 1962.


Série : Demie-Verte sans numéro / Deux récits

Citations d'ouverture : 
1 / "Les plaisirs sont comme les fleurs qui donnent le vertige quand on en respire trop le parfum " - Rochebrune
2 / pas de citation

Résumé - Première histoire "La Reine des Robots" :

God Damn ! La planète Wing n'est plus ! Cette contrée dans laquelle "les robots" vous enfilait vos vêtement, cette contrée dans laquelle - mieux ! - il n'était pas nécessaire de travailler, cette contrée donc, a disparu. Par la faute des scientifiques qui cherchaient un remède à toutes les maladies, et qui ont trop trafiqué de dangereux ingrédients. Bravo les cerveaux !
Ils ne reste que les vaillants robots, machines obsolètes, autrefois fidèles serviteurs des habitants ailés (d'où le nom de la planète). Leur attention, en toute logique, va donc se focaliser sur la seule survivante de l'apocalypse, Noky. 
Pour assurer la continuation de l'espèce,  R2D2 et C3PO  Cib, Tap et Astolphe vont donc parcourir la galaxie afin de chercher, planète par planète, un être vivant de race similaire à celle de Noky Ils ne sont pas au bout de leurs surprises... Finalement, ils vont arriver sur la Terre, qu'on appelle "XWZZRS 452 TT" en langage robot, et récupérer le pire beauf qui soit.
Afin de masquer son absence d'ailes, ils vont lui en fabriquer avec les moyens du bords. Mais lorsque Noky veut s'envoler avec son nouvel Adam, eh bien...il s'écrase 150 m plus bas
Mais peu importe, ils ont eu le temps de coucher ensemble, et l'avenir de la planète Wing est donc assuré ! 
Good job, Robots !

En + : Un excellent récit, aux dessins soignés et aux dialogues vraiment drôles par moment. Quelques planches ou cases sont splendides, et les auteurs n'ont pas lésiné sur la galerie d'extraterrestres, avec pas moins de 16 spécimens présentés, dont certains qui jouent même à la pétanque ! Eh ma foi ! Les 2 robots principaux, par leur design, leurs disputes bon enfant et leur humeur parfois teintée d'un existentialisme soft ("Mon moral à transistor est à zéro "), rappellent les droïdes de La Guerre des étoiles, et l'on pourra même croiser un Yellow Submarine de l'espace le temps d'une case. 

Un sans fautes pour ce récit 100% réussi. 




















 







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Seconde histoire - MLF Intersidéral (!) : 

Dans le Milwaukee, Wilbur Statten - "Wilby pour les intimes " - rentre chez lui après une dure journée de boulot, et trouve sur son canapé un enregistrement audio qui commence ainsi :  "Cher mari, seigneur et maître... ". En bref, son épouse lui annonce son suicide, ce qui le fait doucement ricaner (on comprend par la K7 audio que c'est un salaud).

Passons à Glenda, car malgré la présentation spatio-temporelle de 3 pages de son mari, ce dernier disparaît alors du récit. Glenda, donc, compte bien se suicider, et alors qu'elle enjambe le parapet du monumental barrage de Walcott, une soucoupe volante apparaît ! 

A partir de cet instant, le récit devient un excellent bordel innommable, probablement écrit sous hypnose par des scénaristes se lançant le défi d'écrire l'histoire la plus nawak du monde.

Résumons : Glenda se fait kidnapper par des E.T nains capables de créer diverses choses par la pensée. Des sexes par exemple, vu qu'ils n'en ont pas. Ou des nouveau-nés. De plus, ils donnent une pilule à Glenda, afin qu'elle puisse parler le langage ET. Ok.

Le vaisseau est attaqué par des Arachnidées, qui kidnappent Glenda pour la mettre dans un zoo. Une petite Arachnidée veut même l'acheter, mais sa mère refuse. Ouf.

Van, un homme mystérieux, la sauve...afin d'en faire une attraction pour son "Erocircus"
Au programme, l'accouplement d'une terrienne et d'un Mudian , sorte de gros hippopotame/tapir/cheval membré comme un âne... Un étrange faux-raccord laisse d'ailleurs supposer que la scène est probablement censurée. Branle bas de combat, la planète est subitement déclarée inhabitable ! Le cirque s'évacue en un clin d'oeil et Glenda se retrouve seule, puis erre dans les rues. 

Elle entend un babillement. Oh, elle trouve un bébé. Pensant que les habitants l'ont abandonné, elle s’apitoie  mais le bébé lui rabat le caquet : c'est lui qui a provoqué la panique en diffusant une fausse alerte, car "il déteste la foule ". Ah, et ça n'est pas un bébé, il a en fait 149 ans...  Il explique a Glenda qu'il est de la race des Kalamiteux et que toutes les 12h, il passe d'une tranche d'âge à l'autre : bébé, ado, adulte, senior etc. , et ce en boucle. Pas de souci, attendons donc 12h pour coucher ensemble... Le lendemain à l'aube, "la patrouille de dépollution " atterrit en trombe devant la maison du Kalamiteux et emmène Benjamin Button au poste. 

Glenda, à nouveau, se retrouve seule. Elle entre dans un immeuble et tombe sur une gigantesque salle au centre de laquelle trône une table difficile à décrire (voir scans).
Cette table, "à n'utiliser qu'en cas de nécessité " - et qu'elle utilise sans hésiter en se mettant nue dessus - téléporte Glenda vers un poste de police. Les gardiens de la paix de la planète sont des femmes en tenues SM ("La féminité domine l'univers " lui dit la maîtresse-pervenche). Elle utilisent des fouets vivants, qui sont en fait.....les habitants d'une planète alliée ! Des extra-terrestres en forme de corde quoi... Bon. Et plus on donne de coups, plus la cible devient soumise. Subtile métaphore.

Bref, les flics raccompagnent Glenda sur la Terre, et la laissent pile devant sa maison. Elle a subtilisé un fouet à l'une des femmes-flics. Elle pousse la porte de chez elle, et chope son mari en train de bécoter une autre femme !  Zoom arrière - maison de Glenda et Wilby - une bulle sort de la fenêtre du salon :

"Au secours ! Aïe... Ne me fais pas de mal Glenda ! Aïe... Je serai ton esclave je te le jure ! "

Et non, Glenda ne rêvait pas, ce qui aurait pu être la galipette finale la plus naturelle.

De magnifiques dessins rappelant  Buzelli, voire - osons la comparaison ! - Charles Dana Gibson par moment, pour cette histoire incroyable !







Le barrage de Walcott dans la vraie vie. Y'a comme qui dirait arnaque.



Glenda vient d'avaler la pilule servant à parler extra-terrestre





Une Ctuluh ? Donc en cas d'invasion Arachnidées, jetez vite vos livres de Lovecraft


Très beau duo de cases, qui se répondent l'une et l'autre

Même Sophie Loren n'a jamais vécu ça, c'est dire...