jeudi 14 novembre 2013

Série Demie-jaune n° 16 - Mourir pour l'art




Mourir pour l'Art


Série : Demie-Jaune n° 16 / Un seul récit

Citation d'ouverture : "Nous sommes, par nature, si futiles, que seules les distractions peuvent nous empêcher vraiment de mourir" - L-F Céline

Résumé : Jean Paul Carné est un sculpteur bohème. C'est à dire parisien et pauvre, du moins en apparence... Car la nuit, grimé, il séduit des filles souples (littéralement : strip-teaseuses, danseuses, acrobates) et les tuent en les transformant en statut. Comment ? Par un ingénieux système planqué dans le plafond, il leur verse sur la couenne, au climax de leur mort, "un plastique de son invention", qui les statufie, tout simplement. "Comme une sorte d'embaumement très rapide". 

Ainsi, Marat (c'est son pseudo maléfique), le Mr Hyde de JiPé, est la star des musées. Ses "Tableaux Vivants ", si réalistes, connaissent un franc succès et font le tour du monde. 
Seulement voilà, Monsieur Gérard, un agent d'assurance esthète, se rend à l'une des expositions de ce fameux Marat et tique devant la représentation de "Jeanne sur le Bûcher " : "Cette statue - j'en suis sur - est le sosie de ma cliente, Zeudi, disparue récemment " (Zeudi dernier ?).... Tiens, tiens....

Persuadé de ce qu'il avance (et un chouia zélé), il enquête. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'après avoir suivi et traqué Marat pendant des semaines, a quelques coudées de le démasquer, il se fait piéger comme un bleu, à l'intérieur même de son atelier ! Ca tombe bien, l'artiste macabre comptait réaliser une statue nommée "Robespierre Guillotiné ". Ni une ni deux, COUIC Monsieur Gérard ! Agent d'assurance est un métier à risque.

Jean-Paul revient l'air de rien dans sa chambre de bonne parisienne située à Montmartre (c'est un artiste bohème, ne l'oublions pas). Sa copine Charlotte l'attend. Ils s'engueulent ("Tu ne m'aimes donc pas?") puis font l'amour ("Mais oui je t'aime"). Il lui explique ensuite qu'un client influent désire faire des photos "spéciales". Sexy, ça on a compris mais - plus important - dans des décors insolites. Comme par exemple, en l'occurrence, dans une Vierge de Nuremberg, ce fameux sarcophage particulièrement dangereux. Elle croit en lui et veut l'aider : elle accepte. Chic fille.

Une fois dans le sarcophage, mauvais concours de circonstances, elle comprend le manège et devine que l'élu de son cœur n'est pas clair. Elle casse l'un des pieux intérieurs ("avec l'énergie du désespoir"), le plante dans Jean-Paul, mais il est trop tard, le mécanisme est lancé et le plastique coule inexorablement du plafond, statufiant les amoureux....pour l'éternité....


"Exceptionnel ! " dira devant la statue le conservateur du musée Tussaud (Londres) "mais Marat n'ayant donné aucun signe de vie depuis un moment, nous n'avons pas de nom pour cette statue. Appelons-la "La victime et son Bourreau", cela conviendra parfaitement...."

Bien vu.


En + : Excellente histoire, qui n'est pas sans rappeler "L'homme au masque de Cire " d'André de Toth (1953, remake du film de 1933). Aussi, les plus observateurs d'entre vous auront noté que la superbe couverture - qui n'a évidemment aucun rapport avec l'histoire - est directement repompée du tableau de Sanjulian "The Hoard of Chaos".

Zéro originalité donc, mais toujours autant de plaisir !


Sanjulian - "The Hoard of Chaos"

Et Bonhomme nous fais remarquer dans les commentaires que le minotaure de la couverture (et absent du tableau de SanJulian), est quant à lui une repompe du "Minaton" du film Sinbad et l'Oeil du Tigre  (1977), merci à lui !



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6 commentaires:

  1. Cette histoire rappelle aussi la nouvelle "Le masque" du recueil "Le roi en jaune" (Robert W. Chambers - 1895), où le sculpteur Boris Yvrain statufie ses victimes à l'aide d'un liquide pétrifiant en les plongeant dans une sorte de piscine. Mais l'accident n'est pas loin... !

    Excellent blogue ! Merci !

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    1. Ah oui, et pas qu'un peu...
      Merci, je ne connais pas !

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  2. Mais... Pourquoi personne de m'a jamais rien dit à propos de ce blog fabuleux??

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    1. Merci beaucoup pour ce comm' Ozzy (et ceux sur les deux autres blogs ). Tiens pour la peine, je ferais une autre chronique dans la semaine dès que j'ai le temps !

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  3. Superbe blogue!

    La couverture, j'ai remarqué qu'en plus de repiquer Sanjulian pastiche (lire claque directement) le minotaure de Ray Harryhausen (soi le Minoton) de Sinbad et l'Œil du tigre (1977).

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    1. Oh mais oui génial ! Merci, je vais préciser ça ;)
      Et merci pour les encouragements !

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